La vie des favorites et maîtresses royales (3/4)

Gabrielle d’Estrées

Henri IV "Le Ver Galant" et Gabrielle d'estrées

Henri IV “Le Ver Galant” et Gabrielle d’Estrées

Gabrielle d’Estrées : “ la presque reine ou la putain du roi”

Née vers 1571, elle devint la maîtresse et favorite de Henri IV en 1591.

“Sept péché mortel” était le surnom qui lui fut donné ainsi qu’à ses six sœurs car elles avaient une réputation de courtisanes. Leur mère, ancienne maîtresse de Henri III,  surnommée “la tenancière de clapier à putains”, après avoir abandonné époux et enfants, aurait initié ses dernières à la débauche. En 1590, Gabrielle entretenait une relation avec le bel écuyer Bellegarde, qui eut la mauvaise idée d’attirer l’attention du roi sur sa belle Gabrielle. En 1591, ce qui devait arriver, arriva, Gabrielle devint la maîtresse de Henri IV. Celui-ci la maria avec un baron, Nicolas d’Amerval, qui fut dédommagé pécuniairement pour cet arrangement. Étant séparé de Henri IV par une guerre, Gabrielle poursuivit sa relation avec Bellegarde. Elle influençait Henri IV en politique, c’est elle qui le poussa à envoyer ses troupes le 20 janvier 1591 lorsque son oncle François d’Escouble fut évincé du gouvernement de Chartres. Gabrielle poussa le roi à se convertir au catholicisme afin qu’il puisse confirmer ses droits sur la couronne. En parallèle, elle soutenait les exigences des protestants lors de la signature de l’édit de Nantes en 1598. Henri IV avait le projet d’épouser Gabrielle. Elle était non seulement belle mais elle l’écoutait avec bienveillance et savait le conseiller. Il fit l’annonce publiquement devant la cour et lui glissa même l’anneau du sacre à son annulaire. Ils eurent 3 enfants ensemble et leurs baptêmes furent des fêtes magnifiques. Gabrielle était de plus en plus puissante grâce à l’amour et aux promesses du roi. Ses origines de petites vertus, la puissance qu’elle avait acquit grâce au roi et le fait qu’elle vivait dans un luxe “insultant” pour le peuple car le royaume était ruiné par trente années de guerres civiles lui provoquèrent beaucoup d’ennemis. Elle meurt d’éclampsie puerpérale, 2 jours après avoir donné naissance à un enfant mort, prématuré de 5 mois en 1599.

Petits secrets : l’édit de Nantes avait pour but de donner des droits de cultes, civils et politiques aux protestants. Celui-ci fut révoqué par Louis XIV en 1685.

Henri IV avait le projet de l’épouser malgré le refus du Pape Clément VIII mais en même temps, il convoitait la princesse Marie de Médicis.

Marie Mancini

Louis XIV

Louis XIV NEC PLURIBUS IMPAR supérieur à tous ( à nul autre pareil)

Marie Mancini

Marie Mancini

 

 

 

 

 

Marie Mancini : “Sa reine”

Née en 1639,  elle fut le premier amour de Lois XIV. Nièce de Mazarin, Marie Mancini arriva en France pendant son adolescence et vécut plusieurs années à la Cour avec le futur Louis XIV. En 1658, Louis et Marie avaient l’intention de se marier mais la reine mère Anne d’Autriche et le cardinal Mazarin s’opposèrent à cette union pour mésalliance. Ils négocièrent tous deux le futur mariage avec la princesse Marie-thérèse d’Autriche. Louis XIV, le cœur brisé, accompli son rôle de roi et rompt avec sa bien-aimée qui fut éloignée de la Cour. Ils ne se revirent plus jamais. Cette rupture eut pour influence, que Louis XIV ne laissa jamais ses affaires privées prendre le dessus sur son rôle de roi. Plus tard, Marie fut mariée à un prince Onuphre Lorenzo Colona, qui après quelques années de bonheur conjugal, la trompa. Marie prit la fuite pour la France puis sur ordre de son époux, fut envoyée dans un couvent. Des années plus tard, elle écrit à Louis XIV pour le revoir revoir mais celui-ci refusa. Marie retourna en Italie y retrouver ses enfants. Elle y mourut en 1715.

Louise de La Vallière

Louise de La Vallière

Louise de La Vallière

De son vrai nom, Françoise Louise de La Beaume.

Née en 1644, elle devint fille d’honneur de Henriette d’Angleterre, 1ère épouse de Monsieur, frère du roi. Pour lui, elle servit tout d’abord de paravent pour cacher la liaison que le roi entretenait avec sa belle-sœur, Henriette d’Angleterre. Grâce à ce stratagème, ils tombèrent amoureux l’un de l’autre et le roi abandonna sa liaison avec sa belle-sœur. Pour elle, le roi donnait des fêtes somptueuses, ce qui ne plaisait pas aux deux reines; le reine mère Anne d’Autriche et l’épouse Marie-Thérèse. Le tempérament discret et les maternités finirent par lasser Louis. Ils auront 4 enfants qui seront légitimés. Louis XIV aimait les femmes de caractère et sa Louise était trop “lisse”. En 1667, il la nomma duchesse, ce qui ne fut pas de bon augure pour elle. Louise servit une deuxième fois de paravent mais cette fois avec Mme de Montespan. Une sorte de ménage à trois commença et Louise subit des humiliations de la part et de Mme de Montespan et de Louis. Celui-ci passait dans sa chambre pour rejoindre Mme de Montespan et la délaissa totalement. Après ces années d’humiliations et après avoir présenté ses excuses à la reine Marie-Thérèse pour toute la peine qu’elle lui avait infligée, Louise finit par demander à Louis de se retirer au couvent très strict des carmélites. Elle fut appelée Soeur Louise de la Miséricorde.

Mme de Montespan

Mme de Montespan

Mme de Montespan

De son prénom, Françoise Athénais de Rochechouart de Mortenart

Née en 1640, elle était la fille de Gabriel de Rochechouart de Mortenart, gentilhomme de la chambre du roi et de Diane de Grandseigne. Elle fut issue de la haute noblesse et est placée au service de la reine Marie-Thérèse d’Autriche en 1640. Mme de Montespan fit vite partie du groupe des dames de compagnie de la reine. En 1663, elle épousa Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan. Ils eurent deux enfants. Comme son mari était endetté, le couple s’étiola et Mme de Montespan, fréquentait les salons parisiens où elle devint l’amie de sa future rivale, Mme de Maintenon, veuve Scarron. Le roi remarqua cette femme si belle avec tant d’esprit, qu’il la voulut. Elle était tout le contraire de la douce Louise de la Vallière. Pendant un an, elle résista aux avances du roi puis en 1667, la liaison fut officielle. Avec elle, ce furent les belles années : Molière, Racine, La Fontaine, Boileau. En 1674, au départ de Louise de la Vallière, elle fut enfin favorite. Leur amour dura plus de 10 ans avec quelques écarts. Louis XIV restait un grand amateur de femmes ! Ils eurent beaucoup de points communs tous les deux. Elle eut beaucoup d’influence sur le roi, elle lui apprit les plaisirs de la conversation et surtout, elle l’aida à s’affirmer en souverain absolu. Mme de Montespan dut cacher ses enfants car selon le droit romain, le mari avait le droit de réclamer ses enfants. C’était une femme méchante et cruelle qui n’hésitait pas à rabrouer le roi. Ils eurent 8 enfants, légitimés par Louis XIV, qui furent confiés à une gouvernante : Mme Scarron. Mais le roi s’était peut-être lassé du tempérament trop capricieux et cruel de sa maîtresse. De plus Mme de Montespan fut mêlée à l’affaire des poisons dans laquelle Mlle de Fontange, petite maîtresse, a trouvé la mort. Louis XIV étouffa les soupçons mais cette fois ce fut le coup de grâce. Mme de Montespan  se retrouva dans la situation qu’elle avait imposé à la pauvre Louise de la Vallière. Elle mourut dans la disgrâce en 1707.

Petit secret : elle a été soupçonnée de vouloir obtenir des potions permettant de conserver l’amour du roi dans l’affaire des poisons. Elle échappe à la mort à contrario de Catherine Montvoisin l’empoisonneuse dit “la Voisin”.

Son époux, le marquis de Montespan, voulut se venger en couchant avec un grand nombre de prostituées dans l’espoir de transmettre au roi, via sa femme, la syphilis. Il fit mettre sur son carrosse des bois de cerf pour montrer qu’il était le plus grand cocu du royaume.

La Marquise De Maintenon

Mme de Maintenon

Mme de Maintenon

Françoise d’Aubigné : Marquise De Maintenon, elle succède Mme de Montespan.

Née en 1635 dans une prison, d’un père assassin et d’une mère fille de geôlier, elle fut réduite à la mendicité pendant sa jeunesse. A 17 ans, en 1652 elle épousa Paul Scarron, un “poète burlesque” de 25 ans son aîné et laid. Grâce à lui, elle fréquentait les esprits vifs des salons parisiens, et fit la connaissance de Mme de Montespan en 1660. Elles sympathisèrent toutes les deux et plus tard en 1669, elle fut la gouvernante des enfants de Louis XIV et de Mme de Montespan.

Dans son testament, Paul Scarron écrivit :

“Je lègue tous mes biens à mon épouse, à conditions qu’elle se remarie. Ainsi, il y aura tout de même un homme qui  regrettera ma mort”.

En 1674, Louis XIV lui offra les terres de Maintenon et effaça ses origines douteuses. En 1680, elle supplanta Mme de Montespan.

Elle eut un jour ce mot fameux : “la réputation d’une femme peut se renouveler”

En 1683, la reine Marie-Thérèse mourut d’une septicémie causée par un abcès au bras. Le roi, attristé par la disparition de sa femme, dira : “c’est le seul chagrin qu’elle m’aie causé”

Il demanda alors à Mme de Maintenon de l’épouser, mais comme la famille royale n’aurait pu accepté ce mariage, ils décidèrent de se marier en secret. Elle ne porta pas le titre de reine par conséquent. Mme de Maintenon représentait la sagesse, la patience et la piété. Elle avait un certain pouvoir sur le roi sur le plan religieux et moral. Louis XIV n’eut plus jamais de maîtresses, et très vite, il ne put se passer d’elle.  Elle fit planer une atmosphère austère et dévote, ce qui fit qu’elle fut peu aimée et par la famille royale et le peuple. Elle influença le roi sur la révocation de l’édit de Nantes pour l’édit de Fontainebleau, ce qui provoqua le départ d’une grande partie des protestants. Le faste et la brillance du règne du grand roi soleil fut bien loin. En 1686, Mme de Maintenon créa la première école pour les femmes aristocrates, Saint-Cyr, ce qui lui permit de s’éloigner, elle se sentait étouffée par son époux. La fin du règne du roi soleil est bien triste, il perd ses enfants et petits-enfants en 1711. Sa femme le soutient jusqu’au bout. Louis XIV, à l’agonie en 1715, murmura à Mme de Maintenon, venue lui faire ses adieux :

“Madame, nous nous reverrons bientôt”, celle-ci s’en alla glacée. Elle confia quelques instants plus tard:

“Voyez, le beau rendez-vous qu’il me donne. Cet homme-là n’a jamais aimé que lui-même.”

Elle se retira après la mort du roi à Saint-Cyr et y mourut 4 ans plus tard.