Les nouveaux concepts web que je ne capte pas

Je suis un accro au web de très longue date. J’ai connu le web 1.0 avec le HTML4 (j’espère ne pas vous avoir perdu) et j’ai surfé pour la première fois en 1997. J’ai eu le temps de voir passer de nombreux sites et applications connectés au net. J’ai connu l’émergence des forums, l’apogée des skyblogs, le délire de IRC, la déferlante de MSN et des autres services de chat, les réseaux sociaux et tout un tas de choses que j’ai adoré à l’époque. D’ailleurs, j’aime encore pas mal de trucs du web 2.0. mais pas tout.

Le web quand j’étais plus jeune, Xchat, c’était vraiment différent.

Par exemple, j’ai absolument du mal avec certains concepts, qu’ils soient applicatifs ou autres, et que l’on retrouve partout et que beaucoup aime. Je peux concevoir leur but et tolérer leur existence mais j’ai du mal à comprendre l’intérêt profond.

Il suffit de surfer sur YouTube. Ce site web de streaming vidéo permet à tous de diffuser du contenu. Forcément, il y a eu de tout, de l’excellent comme du mauvais.

Mais il y a des concepts qui explosent et que je trouve, généralement, chiants. Par exemple, c’est le cas des chaînes de gaming. Voir un type jouer à un jeu et faire des choses dingues, je trouve cela intéressant, en tant que joueur. C’est le cas des speedruns et ou du e-sport : oui, là, je trouve cela cool, toutefois si le jeu me parle. D’autres trouveront ça nul, je peux le concevoir. Ou alors il faut que cela pince la nostalgie et que ça soit bien fichu, comme les vidéos du Joueur du Grenier. Je trouve cela excellent et cela reste mon avis bien personnel.

Mais la plupart de ces chaînes de gaming sont soporifiques (et corrompues). Un YouTubeur qui joue à un jeu, qui commente et qui se contente de jouer pendant 2 heures, je comprends que ça puisse plaire mais personnellement, je préfère couper la vidéo et me lancer une partie. C’est vite ennuyant, je n’y apprends rien et surtout, je me fous de savoir ce que le type pense du jeu. Surtout quand il s’agit de personne ayant pignon sur rue et faisant de la promotion déguisée. En clair, j’y vois moyennement l’intérêt.

Je préfère me taper une partie de Super Mario Land 2, tiens.

Mais il y a pire pour moi : ce sont les dégustations. Présenter un produit nouveau, que l’on ne trouve pas partout ou tester des innovations gastronomiques, ou un produit d’un autre pays, je trouve cela plaisant, cela me donner envie de découvrir de nouvelles choses et d’ouvrir mes horizons. Mais là, je parle de présentation, pas de dégustation. Voir le mec kiffer son truc et donner son avis, ce n’est pas ragoûtant. Mais encore pire : les vidéastes amateurs qui “dégustent” des burgers de chez Quick ou McDo, face à leur webcam, j’ai très envie de leurs demander “pourquoi ?”. Ce n’est pas original et c’est totalement inutile. C’est la nullité et l’exhibitionnisme sans intérêt à son paroxysme. Et je ne vous parle pas des gens qui regardent.

T’es sérieuse ? Il est à noter que j’ai visionné la première. J’ai tenu 7 secondes.

Pour les applications, depuis l’émergence des smartphones, il y en a une multitude. Beaucoup vivent quelques jours, au mieux quelques semaines ou restent dans l’ombre. Entre iOs et Android, le choix est vaste. Certaines explosent et je n’éprouve pas l’envie de les tester, vu que je n’adhère pas au fond. Par exemple : Snapchat et Periscope.

Pourquoi ces applications ne me donnent pas envie ? Parce que j’estime que vivre ces moments, partagés en vrai, est une meilleure option. Pourquoi partager une “story” éphémère sur Snapchat alors que quelques photos à garder ou simplement partagées sur Instagram me suffisent ? Et encore, je dis “quelques”, pas toutes, pas 50 photos d’une soirée ou d’un moment. J’aime bien le faire ponctuellement et cela me suffit. Pourquoi diffuser sa soirée via Periscope alors que la vivre est déjà bien ? Ma vie n’est pas assez intéressante pour la diffuser pendant 2h et autoriser les gens à la commenter. Est-ce vous vous faites chier à ce point ? N’avez-vous rien de plus intéressant à faire ?

DJ Khaled buzze à fond sur Snapchat. Mais avec son fric, ses jet skis et son gros bide, il n’a que ça a foutre de ses journées.

Depuis le web 2.0., le grand public a accès de plus en plus facilement à la diffusion de contenu, ce qui est un très bon point pour l’expression de tous. Mais cette facilité a également autorisé une sorte de pseudo-starification, et cela va de mal en pis au fil des années. Vous savez, j’ai l’impression de voir des types faire coucou à la caméra en arrière-plan lors d’une interview sur France 3 dans les années 90. Tout le monde pense que sa petite vie peut être intéressante, tout le monde veut exister aux yeux de tous. Cependant, il faut le dire, le trois quart des contenus publiés reste dénué d’une once de qualité et d’intemporalité, vu la vitesse où l’information circule. Et je me mets dans le lot, une bonne partie de mes tweets n’ayant pas toujours d’intérêt. Sauf que je me fous d’exister, je veux plutôt me “défouler”. Sur Twitter, je parle à l’instant t, souvent pour mon auditoire limité et j’en suis conscient.

Pour conclure, j’ai parfois l’impression que le monde, via ce genre de diffusion qui pullule, a de plus en plus tendance à vouloir montrer leur existence, et cela en publiant du contenu parfois très personnel. Ce qui peut sembler malsain. Finalement, la webosphère ressemble un peu (trop) à une collection de gens qui se pensent dans The Truman Show.

Avez-vous vraiment besoin de cela pour exister ?

About the Author

Busta Ja
Busta Ja
J'aime beaucoup l'absurde, les chips, le rap et les cloportes. Je suis titulaire d'un doctorat en bière. Areligieux, je milite pour la liberté de parole et la recrudescence du trash. J'observe le monde du haut de rien du tout. Memento Mori.