Les réseaux sociaux nous ont-ils coupé des vraies choses ?

Les réseaux sociaux sont partout et ont pris une place démesurée dans nos vies.

L’historique des soucis

Je suis dans le développement informatique depuis quelques années, j’utilise un PC depuis 1997. J’ai découvert internet cette année-là également. C’était le Mésoprotérozoïque du web, ça n’allait pas vite et nous étions encore dans l’ère du web 1.0 : les internautes surfent sur des sites et il n’y a pas d’interactions directes possibles entre l’auteur du site et le surfeur. Via le navigateur, vous ne pouvez pas laisser de commentaire, pas de chat; vous pouviez consulter le web et c’était déjà bien.

Allez, va coder ton site en HTML 4 !

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Le web 2.0 est arrivé (vers 2000) et a amené l’aspect collaboratif avec lui. Tout ceci est possible grâce à l’évolution des technologies et des langages liés aux sites web. Je ne vais pas m’étaler sur ce point.

Cette évolution géniale a été à double tranchant : les internautes pouvaient enfin s’exprimer facilement, via des blogs, des forums, etc., amenant leur culture mais également, les conflits, les clashs, les insultes, la merde humaine convertie en binaire, parfois gratuite et sans valeur ajoutée. Mais les simples surfeurs sont désormais également acteurs de la communauté.

Les réseaux sociaux ont explosé avec l’avènement de Facebook. Internet s’est démocratisé, le grand public s’est emparé des réseaux, les avatars virtuels pullulent et les amitiés réelles reviennent virtuelles. Du coup, c’est devenu un véritable merdier, puisque tout est devenu très facile.

Le monde s’est projeté sur ces réseaux et en a fait une extension de vie. C’est là le vrai problème. La plupart des personnes (un peu) accros au net font des confusions entre réalité et virtuel. Le cas le plus basique, c’est l’histoire du bashing1 de pauvres internautes sous couvert d’anonymat. Il y a une grosse confusion entre l’avatar virtuel et la personne réelle. Les frontières entre vie privée, vie professionnelle et vie “publique” (celle que l’internaute va afficher sur les réseaux sociaux) sont désormais extrêmement fines, sauf si l’on fait attention à l’e-réputation. Ce qui est le cas d’une minorité.

Le Yolo est à son paroxysme.

Le Yolo est à son paroxysme.

Vous pouvez faire un petit test chez vous. Vous avez un facebook ? Si oui, êtes-vous sous pseudonyme ? Si non : méfiez-vous de votre e-réputation.

Les impacts réels et immédiats pour des actions virtuelles et futiles

Nous sommes arrivés à un tel point qu’une action virtuelle peut avoir des impacts sur la vie réelle. Par exemple, il y a régulièrement des histoires d’adolescent(e)s poussé(e)s au suicide à cause des agressions et insultes permanentes sur les réseaux sociaux. Certaines personnes insultent leur patron sur un réseau et se font virer. Supprimer un ami réel de sa liste virtuelle peut avoir des conséquences inédites sur la relation avec cette personne. Tout ça est grave et a fait d’internet un joli bordel aiguillé et source d’ennuis potentiels. C’est parfaitement idiot, c’est de la mauvaise communication. Rien de plus, rien de moins.

Il y a un tel manque de recul dans ce genre d’histoire, c’est affligeant. Tout ceci reste explicable parce que ces jeunes personnes ont baigné dans les réseaux depuis tout jeune et tout semble naturel, comme si cette réalité virtuelle était ancrée dans leurs veines. Force est de constater que le niveau ne s’élève que rarement.

“Tu n’es plus/pas mon ami sur Facebook donc tu n’es pas vraiment mon ami en vrai” ? Franchement ? Vraiment ? J’ai déjà vu des tonnes de personnes opter pour ce genre de réaction et c’est effrayant. J’ai déjà vu et vécu trop d’histoires débiles dans ce genre, forcément, je trouve ces situations pathétiques.

Où est le sens du pragmatisme ?

Personnellement, je ne suis plus sur ce réseau social depuis un bail. Je suis sur Twitter. Les twittos n’ont pas le même sens des relations virtuelles. Je dirais presque que la plupart des twittos (qui sont là depuis quelques années) s’en foutent et ont compris que ce réseau social était un moyen de passer le temps, d’apprendre, de s’amuser, de faire de la merde et souvent de la provoc’. Mais au delà de ça, tout le monde s’en branle et le premier degré est hors de propos.

Quand un compte me tanne pour telle raison, j’unfollow, je bloque si ça passe au niveau supérieur. Si un pote me donne son compte et qu’il tweete des banalités (“J’ai mangé une pomme”) ou des choses qui ne me plaisent pas (idées politiques foireuses ou autres), j’unfollow. Et en réalité, cela s’explique souvent : le compte est nul, le contenu ne sert à rien et je cherche l’intérêt pour continuer / je ne suis pas d’accord avec l’étalement des idées. Après tout, chacun gère sa Timeline comme il veut.

Cheers !

Cheers !

Tout ça pour dire : il faut éviter de vivre dans cette webosphère chiante et fausse, et se recentrer sur la réalité. Si votre smartphone est devenu plus important que de passer des moments fun avec vos potes, prenez du recul et sortez-vous vite de cela. Cela doit rester un moyen de communication/divertissement, pas un énième boulet au pied qui vous apporte plus d’emmerdes qu’autre chose.

Il y a trop de merde sur internet, sachez vivre !

About the Author

Busta Ja
Busta Ja
J'aime beaucoup l'absurde, les chips, le rap et les cloportes. Je suis titulaire d'un doctorat en bière. Areligieux, je milite pour la liberté de parole et la recrudescence du trash. J'observe le monde du haut de rien du tout. Memento Mori.