La Révolution Française – partie 1/4

                                        “Sire, Sire ! on en a gros !”

En 1774, Louis XVI n’a que 19 ans lorsqu’il est appelé à régner. Ses premières paroles sont : “Mon Dieu, guidez-nous, protégez-nous, nous régnons trop jeunes”. Il hérite d’un État aux structures politiques vieillies, incapable de se moderniser et lourdement endetté.  Au même moment la crise économique frappe violemment. Les mauvaises récoltes de 1773 et 1774 causent la hausse des prix du grain et donc du pain, ce qui engendre une vague d’émeutes d’avril à mai 1775 : C’est la guerre des farines.

De plus, le 6 février 1778, le roi Louis XVI signe un traité d’alliance à Paris avec des délégués des États-Unis. Ces derniers sont en pleine guerre d’indépendance (1775-1783) et ce traité à pour ambition d’affaiblir l’empire colonial britannique. Le soutien militaire que la France apporte aux Américains dans leur guerre d’indépendance aggrave les difficultés financières. Coût de l’opération : 2 milles millions de livres.

Des tentatives de réformes ont lieu, par des ministres des finances qui se succèdent tels que :

Anne Robert Jacques Turgot : qui veut faire des économies en mettant fin à la corvée royale pesant uniquement sur le paysan (impôt consistant en un travail obligatoire effectué gratuitement sur le domaine du seigneur).

Jacques Necker : qui publie en 1781 le compte rendu : recettes et dépenses de l’État plus la liste des personnes et le montant que le roi verse aux courtisans.

​​ Charles-Alexandre de Calonne : qui crée un nouvel impôt, une subvention territoriale payée par tous les propriétaires mais les grands seigneurs, le haut clergé et les parlementaires, juges de rang supérieur, s’y opposent.

Etienne-Charles de Loménie de Brienne : qui rétablit la liberté de commerce des grains, supprime les douanes intérieures qui freinent l’activité économique.

Necker

Turgot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Brienne                                                                                                                                                           Calonne

Pour ne rien arranger, dans les années 1780, la reine Marie-Antoinette est une joueuse invétérée. Elle contracte d’importantes dettes et les dépenses de la cour s’accroissent. Des cahiers de doléance sont remis aux représentants des États généraux (noblesse, clergé et tiers-état) pour que chaque ordre exprime ses vœux et ses plaintes afin d’améliorer la situation du royaume. Entre 45 000 et 60 000 cahiers de doléance sont rédigés dans tout le pays, portant le même cri : “Le peuple paye tout et les grands rien”. Les femmes ont pu enfin s’exprimer par le biais de ces cahiers avec en résumé : ” La devise des femmes est travailler et se taire”. Elles revendiquent de pouvoir hériter, divorcer, être instruites…et certaines protestent contre la composition exclusivement masculine des états généraux.

1789 :

Le peuple demande l’égalité devant les impôts car les nobles et le clergé en sont dispensés, l’accès pour tous aux emplois militaires, civiles et ecclésiastiques. La situation financière étant bloquée, le roi, sous la proposition de Necker, convoque les États généraux le 5 mai 1789 car eux seuls, ont le pouvoir de lever les dettes du roi. Ces derniers n’ont pas été convoqués depuis 150 ans ! Près de 1 200 députés divisés peuplent cette assemblée. Le bas clergé se joint au Tiers-état et se proclament Assemblée nationale le 17 juin 1789.

Petit secret : Le roi prend la parole, suivi de Barentin, le garde des Sceaux, et de Necker. Le discours inconsistant de Louis XVI, comme celui de Necker décevront. Le 5 mai 1789 marque le début de la Révolution française.

 

Début de la Révolution française

 

Le soulèvement du peuple

 

Le 17 juin, l’Assemblée prend une de ses premières décisions. C’est le principe du consentement à l’impôt, qui est réaffirmé dans l’article 14 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août.

Pour éviter les rassemblements de l’Assemblée nationale, Louis XVI ordonne la fermeture des portes de la salle des “Menus Plaisirs”; l’Assemblée se réunit donc dans la salle du Jeu de Paume où est fait le serment le 20 juin 1789 : “Ne jamais se séparer et se réunir à chaque fois que les circonstances l’exigent jusqu’à ce que l’Assemblée ait donné à la France, une Constitution”.

Définition de Constitution : Ensemble des lois fondamentales d’une nation.

Serment dans la salle du Jeu de Paume

 

Louis XVI déclare nul les déclarations de l’Assemblée nationale et ordonne l’obligation de se disperser. L’Assemblée refuse. Le roi envoie la garde suisse et allemande en cas d’insurrection dans la capitale. C’est une marque de tyrannie pour le peuple. Louis XVI renvoie Necker le 11 juillet 1789. Le peuple de Paris est exaspéré de ne pas être écouté par le roi et meurt de faim avec la hausse des prix du pain.

Le 14 juillet,  jour de l’année où le pain est le plus cher, la foule envahit l’Hôtel des Invalides pour se procurer des fusils et la Bastille, pour se procurer de la poudre. Des émeutiers somment le gouverneur de la Bastille de deux requêtes : le retrait des canons, c’est chose faite et que ce dernier abandonne la Bastille afin que le peuple parisien puisse entrer. Il refuse. Les parisiens envahissent la Bastille, les gardes suisses et allemands tirent dessus à coups de fusils et de canons. Le gouverneur est tué.

Louis XVI tient un journal quotidien dans lequel il note ses rapports de la journée. et à ce jour, il note : “rien”. Le roi ne sera au courant des événements qu’à l’heure de son coucher.

 

Le 17 juillet, Louis XVI se présente, à contrecœur, devant l’Assemblée nationale où il est accueilli par le marquis de La Fayette et Jean Sylvain Bailly, le maire de Paris. Celui-ci remet les clefs de la ville à Louis XVI car c’est le peuple qui reconquiert son roi. Ce dernier reconnaît l’autorité de la commune et reçoit de ces derniers la cocarde tricolore bleue, blanc, rouge. Le bleu et le rouge sont les couleurs de Paris, elles encadrent le blanc, celui de la monarchie. Louis XVI rappelle Necker, il est applaudi.

 

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Le 4 août, c’est l’abolition des privilèges de la noblesse et du clergé. Le comte de Beauharnais propose que les emplois soient ouverts à tous et le duc de la Rochefoucault-Liancourt demande que l’Assemblée nationale abolisse l’esclavage. La liberté de presse est déclarée.

Les 23 et 24 août, deux décrets proclament la liberté des opinions religieuses et la liberté de la presse.

Puis le 26 août, La Fayette présente la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, c’est la naissance de la démocratie où l’homme n’est plus sujet du roi mais citoyen de la nation.

Fin septembre, le roi refuse toujours de signer les décrets de l’abolition des privilèges et la déclaration des droits de l’homme et des citoyens car il lui est impossible de partager ce qui est absolu ; le pouvoir. La colère continue de monter et la crise économique continue d’empirer.

Petit secret : Au nom des grands principes d’égalité, certaines mesures sont absurdes comme le tutoiement. Celui-ci est instauré et le vouvoiement est banni. Tous les citoyens étant égaux. Chateaubriand raconta qu’il vit une pancarte écrite par une concierge :

“Ici on s’honore du titre de citoyen et on se tutoie. Ferme la porte, s’il vous plaît”. Les mots “Monsieur” et “Sieur”, les titres et particules ne doivent plus non plus apparaître.

Le 5 octobre, les parisiennes investissent l’hôtel de ville et marchent sur Versailles pour y réclamer du pain. Elles sont reçues par le roi et celui-ci accepte enfin de signer les papiers. Le lendemain, une échauffourée éclate, la foule envahit le palais et ramène avec elle, la famille royale à Paris, aux Tuileries. Ils ne verront plus jamais Versailles.

 

 

 

 

 

 

Les parisiennes marchent sur Versailles

                                                                                                                           La famille royale emmenée aux Tuileries