Étudiant VS Salarié

L’humain est un éternel insatisfait. Nous avons toujours envie d’avoir ce qu’on ne peut avoir dans l’immédiat. Un pauvre voudra de l’argent, un riche voudra autre chose, un voyage sur la Lune. C’est un exemple extrême, certes, mais bien réel. Un célibataire voudra trouver l’amour, alors qu’un homme marié regrettera parfois son célibat. Insatisfait, je vous dis. De la même manière, un collégien/lycéen/étudiant aimerait tellement être projeté dans le monde du travail, alors qu’une partie des salariés regrettent profondément le temps des études.

Que vous soyez d’un côté ou d’un autre, ce guide est pour vous ! Si vous êtes sans activité, je suis désolé pour vous mais rassurez-vous : nous n’êtes pas un cas isolé dans notre beau pays qu’est la France. Il ne vous reste qu’à trouver un boulot, reprendre vos études ou attendre la retraite (ou la fin de la “crise”).

Avec ce petit guide comparatif, vous allez, que vous soyez étudiant ou salarié, enfin pouvoir tenter de vous satisfaire de votre situation. Tout n’est pas si facile mais tout n’est pas si dramatique.

Attention, ici, il est question d’un étudiant en 3e ou 4e année et d’un salarié d’environ 3 ans de boîte. Si vous avez des enfants ou si vous êtes au collège, je ne suis pas certain que vous puissiez vous y retrouver. Tous les éléments du tableau ne sont pas réels. A consommer avec modération.

 

Étudiant Salarié Conclusion
Argent Généralement, il est préférable d’avoir des parents qui aident un minimum, car niveau tune : être étudiant, c’est souvent la dèche et cela veut dire d’être toujours un peu dépendant du niveau de vie de vos parents… Si vous êtes boursier, vous risquez de compter les centimes à la fin du mois. Si vos parents sont millionnaires, qu’est-ce vous foutez là ? Devenez rentier. Jackpot, je gagne de l’argent, c’est cool ! Génial, j’aime la vie. Mais là aussi, personne n’est nourri à la même enseigne et vu le nombre d’emplois précaires en France, une bonne partie des salariés sont insatisfaits de leur salaire. Dans ce cas, une astuce : vous pouvez insulter le MEDEF copieusement devant votre TV (mais n’écoutez pas votre syndicat s’il vous demande d’aller séquestrer votre patron : ce n’est pas du tout glop, ni Charlie). Avantage au salarié sur ce point, c’est évident. MONEY MONEY MONEY !
Temps de travail Entre 15 et 40h, au delta du cursus choisi. Choisir la fac est un bon choix pour avoir des horaires allégés : ça fait plaisir aux étudiants et aux maîtres de conférences chargés de vous vomir leurs cours de mécanique appliquée. C’est 35h en France, pour le salarié moyen. Si vous êtes cadre, c’est très variable : vous êtes missionné, donc tout dépendra de la tâche que vous effectuez. Compter ses heures dans ce genre de cas est assez mal vu. Ce point est difficile à comparer. Déjà, les tâches sont différentes, ensuite, tout dépend de la situation. Difficile de comparer la stabilité du temps d’étude ou de travail.
Horaires de travail Extrêmement variable, les horaires dépendent de votre cursus. Si on se focalise sur la fac, les horaires sont généralement souples et cools. Si vous êtes en prépa ou école d’ingénieur, ça sera déjà moins drôles. Vous allez saigner, ne pas dormir et devenir fou (au début, après, ça ira, vous tiendrez avec des médocs). Tout ça pour vous préparer à la suite… Extrêmement variables également, cependant, pour un travail de bureau, c’est 9h/12h – 14h/18h, sans compter les heures supplémentaires. Si vous êtes postés, bonjour les journées décalées et adieu le week-end une à deux fois par mois. En plus, certains jobs nécessitent des périodes astreintes. Certes, c’est rémunéré mais ça peut vous ruiner la santé. En gros, votre travail, c’est (une grande partie de) votre vie (slogan sponsorisé par le MEDEF). Les horaires en tant que salarié vous apporte plus de stabilité mais peut être extrêmement routinier. En tant qu’étudiant, ces horaires sont variables.
Activités liées au travail Révisions et devoirs empiètent sur votre temps libre.

Si vous voulez réussir, suivre en cours n’est généralement pas suffisant. Les devoirs sont là pour vous le rappeler. Se sortir les doigts du cul et bosser ses cours le soir, y’a rien de mieux (personne n’y croit) sauf le jeudi soir, y’a bar et happy hour.

En théorie, vous rentrez chez vous ou allez au bar pour boire un verre avec vos amis. C’est sympa. Mais si vous voulez rester performant, vous avez plutôt intérêt à vous tenir informé des dernières mouvances dans votre domaine professionnel, pour ne pas vous faire balayer par les petits jeunes franchement sortis de l’école (ceux dans la colonne de gauche, là). Ce n’est pas vrai pour tous les métiers, certes. Il y a toujours un effort personnel à faire, alors, bouge ton boule, baby.
Durée de la période Mine de rien, vous en avez en moyenne pour 20 ans. Ce n’est pas très long, finalement, c’est pas la perpét’. 42 de travail, mais ne vous inquiétez pas : ça augmente tous les ans ! Difficile en 2016 de se dire “un jour, je pourrais être en retraite”. Là, ça peut durer perpet’. Être étudiant, ça va vite, très vite. C’est peut-être pour ça que les salariés sont nostalgiques de cette époque de leur vie.
Fin de la période Si tu te plantes et que tu préfères jouer au babyfoot à la cafét’ au lieu de plonger ton nez dans les bouquins, tes études vont vite se terminer. L’objectif est l’obtention du diplôme maximum (de préférence) mais ce n’est pas évident. Cependant, la démarche est volontaire, alors, tu as signé, tu vas en chier (un peu). Entre les périodes d’essai de CDI, les CDD, les contrats précaires et la crise, la fin peut-être inopinée. En réalité, quand tu es en CDI validé, c’est bien si tu bosses normalement. Faut pas flipper non plus, si tu ne vomis pas sur ton patron parce que tu as fêté l’anniversaire de ton chien la veille en buvant une bouteille de 1,5L de Poliakov, ça devrait aller. Sinon, je te conseille de préparer un joli CV. La fin du monde que Nostradamus a prédit pourrait mettre tout le monde d’accord sur ce point. Alternative : Cf. Les Mayas.
Évaluations Il y a les relevés, les bulletins, les évaluations, les notes quoi. Celles-ci vont vous permettre, si elles sont bonnes, de passer à la classe supérieure ou d’obtenir votre diplôme. Astuce : trouvez-vous un binôme plus fort que vous pour vous donner des conseils. Cela aide. Les salariés sont aussi évalués ! Des objectifs annuels sont définis et impactent fortement votre niveau dans l’entreprise, mais également votre augmentation de salaire. On croyait être tranquille, et bien non. L’impact est, dans les deux cas, personnel.
Insécurité Effectivement, si vous ne foutez rien et que vous vous plantez, vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même. Va travailler, sale jeune. Entre les climats de crise et la compétitivité, tout le monde a un peu peur de perdre son boulot, aussi stable soit il. Puis c’est pas avec le contexte actuel que ça va aller. Vivre dans le Berry et élever des chèvres est une option si tu as un 3310 en ta possession. Être étudiant est un choix, perdre son boulot n’en est pas toujours un.
Absentéisme En fonction de l’établissement, sécher les cours est un concept bien connu des collégiens, lycéens et étudiants et ce, pour différente raison : flemme, gueule de bois, zonage en ville et manque d’intérêt pour les cours. L’avantage, c’est que c’est plus ou moins toléré à la fac. Ailleurs, ça dépend. Le désavantage : en abuser risque de compliquer l’obtention d’un diplôme (et décevoir vos parents). Tu veux pas décevoir ta mère quand même. Sécher, ça n’existe pas dans monde du travail. Toute absence doit être justifiée. Bon, on a tous eu à un moment une “panne de réveil” (ou autre raison obscure) et “zappé” volontairement ou non le travail. Cependant, le nombre de fois est très limité et risque de vous nuire. Vraiment, c’est absolument à proscrire. Cela ne fait pas sérieux et vous passerez pour un branleur. Cependant, si vous avez gagné au loto la veille, je vous conseille l’expérience. Vraiment, être étudiant dans ce cas-là, c’est tout de même plus sympa.
Vacances Plein de vacances ! Ok, il faut réviser, apprendre et préparer ses examens. Mais les deux mois d’été minimum ? Une bonne période pour trouver un job saisonnier, gagner de la tune et justifier l’envie d’avoir un diplôme d’étude supérieur. Pensez à vos parents : vous leurs épargnerez de jeter votre flemme à la gueule pendant qu’ils bossent pour vous payer le camping au mois d’août. Ou alors, reposez-vous, après tout, dans 4 ans, c’est fini. 5 semaines en moyenne par an, avec quelques RTT. Difficile de ne pas se plaindre à ce niveau. Cependant, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, certains métiers ont plus de congés. Ce sont des enfoirés, il faut le dire. Ou des chanceux. Bonus : on obtient des jours de congés complémentaires avec l’ancienneté. Ou en gagnant au Tiercé. Y’a pas photo, les étudiants ont plus de vacances. Mais moins d’argent pour en profiter. Quel dilemme.
Repas A vous les plats à base de pâtes discount et les festins industriels du Resto U pour 3€ en moyenne. Ce n’est pas sexy mais ça nourrit. En plus, vous pouvez devenir addict au gras des frites du RU, ça c’est cadeau. Généralement, votre salaire pourra vous permettre de vous offrir de la sauce en plus des pâtes, et parfois de la viande. Encore une fois, c’est très disparate et ce point “repas” dépendra de votre salaire. Cependant, n’espérez pas aller au Fouquet’s tous les jours mais plutôt au Campanile. Y’a -50% sur la deuxième grillade régulièrement. Les cantines d’entreprise sont généralement correctes et en tant que salarié, vous vous tapez des repas plus qualitatifs qu’en tant qu’étudiant.
Sortie Vu le budget estudiantin, se limiter à quelques bars le jeudi soir est l’option classique. Préférez les shoters à 10€ le mètre, ça va plus vite. A vous les resto, les bars lounge, les boîtes à 15€ la vodka-redbull, la coke et les putes ! Youhou ! Vos vacances auront plus de gueule aussi, sauf si vous vous êtes fait baiser par les impôts. Effectivement, avoir un job vous permettra de faire plus de chose (et même d’investir dans un catamaran ou dans une Dacia Sandero).
Privilèges Le week-end, grâce à votre carte étudiant, vous allez pouvoir obtenir un burger gratuit au Quick. Cela change de vos pâtes du quotidien.

Zut, Quick va fermer bientôt ? Pas grave, des menus étudiants, il y en a partout.

L’accès à la B.U. est sympathique aussi et pas seulement pour les études (pour les BD et draguer autour d’un cours sur la physique quantique, ouais).

Souvent, vous allez avoir un CE et payer vos places de cinéma moins chères. Vous avez peut-être des tickets resto. On commencer à vous appeler “Monsieur” ou “Madame”.  Les privilèges, de toute façon, c’est réservé aux rois, alors tais-toi donc.
Impôts Dans la majeure partie des cas, vous êtes exonérés d’impôts, profitez-en ! Bon, si vous avez un job étudiant à côté ou si vous touchez une pension, là, vous allez commencer à payer. Je suis désolé, tout le monde a le droit à sa petite sodomie, dès le plus jeune âge. La première année de travail, généralement, vous êtes dans le YOLO : prime à l’emploi, etc. Mais la deuxième année est fatale, j’espère que vous avez économisé de l’argent. C’était pour des vacances ? Ah, c’est con.

Après, vous allez vous habituer, c’est pour la collectivité, non ? La sodomie aura l’option gravier ici.

Plus vous avancez dans le temps, plus vous allez payer. Ce n’est pas mauvais signe : c’est que votre salaire évolue. Râlez un coup sur le gouvernement en place (vous êtes français, c’est normal), ça ira mieux.

La conclusion est simple : il y a des avantages et des inconvénients dans toutes les situations. Le principal, c’est d’aimer ce que l’on fait, que ça soit dans les études ou dans le travail.

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Busta Ja
Busta Ja
J'aime beaucoup l'absurde, les chips, le rap et les cloportes. Je suis titulaire d'un doctorat en bière. Areligieux, je milite pour la liberté de parole et la recrudescence du trash. J'observe le monde du haut de rien du tout. Memento Mori.