J’ai repris mes études à 31 ans.

Quand je pense au collège, je revois les jeux débiles qu’on faisait en cours pour s’occuper. Des morpions, des pendus, et un jeu qui te permets de savoir quelle voiture tu conduiras, quel homme tu épouseras, dans quel appart ou maison tu vivras et combien d’enfants tu auras. Et on pouvait recommencer autant de fois qu’on voulait si les réponses ne nous plaisaient pas. Je n’ai jamais été une bonne élève, comme vous l’avez sûrement constaté et pour être franche, je m’en foutais royalement. Tout ce qui comptait quand j’allais au collège, c’était de retrouver des copines et de se raconter nos vies. Vies qui n’avaient rien de nouveau d’un jour à l’autre très honnêtement.

 

le jeu de la salière

La salière

le pndu

Le pendu

 

A l’époque je vivais au Mans, après avoir doublé la 4e, juste la 4e parce qu’il n’était pas possible de doubler toutes les classes, et avoir fréquenté trois collèges, la question de “quoi faire maintenant” s’est posée. Avec mes notes, les lycées ne m’attendaient pas à bras ouverts et j’ajouterais que je n’avais aucune envie d’y aller. Comme j’ai toujours été persuadée que je n’obtiendrais jamais mon bac, je préférais m’épargner trois années de labeur, voire plus si j’avais eu la chance de redoubler. Comme il fallait bien aller quelque part, je suis partie 2 ans en internat pour passer le BEPA services aux personnes (équivalent du BEP sanitaires et sociales). Un an et demi de “mais qu’est ce que je fous ici”. Loin de mes copines, loin de chez moi, en pleine campagne, dormir dans des chambres partagées… En gros, ce sont les 6 derniers mois qui ne se sont pas mal trop mal passés. Je commençais à m’adapter. Sur 2 ans, c’est une bonne moyenne ! Bref, j’étais heureuse que ça se termine enfin. J’avais la possibilité de passer l’équivalent du bac pro, là aussi en internat. Ma réponse fut : “plus jamais !”

 

 

ça ressemblait plus à ça en vrai

En vrai…

dans mes souvenirs

Dans mes souvenirs…

 

Avec mon BEP en main, j’ai voulu entrer en formation d’aide-soignante. Après 2 échecs répartis sur 6 mois de glandouille, j’y parviens enfin. Très contente de mon futur métier avec des stages intéressants, je suis pressée de rentrer dans la vie active, de me sentir indépendante financièrement. Bref, une adulte.

 

aide soignante

 

Après 10 ans d’ancienneté, je me rends compte que j’ai d’autres ambitions. J’avais été prévenue que j’aurais envie de faire autre chose un jour car c’est un métier fatiguant et mal payé. Avec ses bons et mauvais côtés, je n’ai aucun regret mais j’avoue avoir envie d’évoluer. Connaître un autre métier, retourner à l’école pour me cultiver, apprendre tout ce que je n’ai pas appris lorsque j’y étais. J’ai donc commencé par faire un bilan de compétences au cours de l’année 2015 mais les métiers proposés à la hauteur de mon niveau d’études ne me convenaient pas. Je voulais juste faire une formation pour me recycler et c’est à ce moment là que la réalité m’a rattrapée et sautée aux yeux. Elle m’a dit : “ passe ton bac !”

 

 

cul-de-sac_s

 

Commencent alors les rendez-vous dans les CIO et les coups de fil pour des cours par correspondance. Et le coup de fil à la fac de lille 1 fut décisif, la rentrée est prévue en février. Je décide donc de prendre des cours de remise à niveaux en français et en math pendant 4 mois pour ne pas perdre de temps, pour réapprendre les bases et pour gagner un peu de confiance en moi. Quand on n’a jamais bossé à l’école et qu’on n’a pas fait d’études, il peut y avoir des lacunes à ce niveau. Arrive la réunion de présentation du DAEU (diplôme d’accès d’études universitaires), équivalent du bac, puis les évaluations de français et d’anglais. La date de rentrée est posée et c’est le jeudi 25/02. L’emploi du temps de cours est accordé avec celui du travail. Voilà le stress de la rentrée qui arrive, ça faisait longtemps. Trouver le bon bâtiment, la bonne salle pour ne pas se faire remarquer.

 

 

nouvel élève

 

Je dois avouer que j’ai peur d’avoir l’air bête, poser des questions idiotes mais j’ai encore plus peur de continuer à me sentir en décalage avec les autres. A me sentir moins intelligente, moins cultivée, à ne pas comprendre un mot en anglais et de devoir toujours demander à mon conjoint : “tu peux me traduire ?” donc je me prends par la main comme une grande et advienne que pourra !

 

 

zone de confort

 

 

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