R.I.P. Zek

Il était 7h du matin. Le 14 septembre dernier. Kévin m’a envoyé un message privé sur Twitter. Il m’annonçait ta disparition. Tu as lutté plus de deux ans, avec force et sans faiblir. La tristesse me tiraille les tripes depuis, mais elle va passer. Tout finit par passer avec le temps.

C’était inimaginable, pour moi, tout allait se rétablir à un moment donné, tout devait redevenir normal. Tu étais malade, je le savais. Mais tu allais passer ces étapes, c’était une évidence. Pour moi, au loin, il ne pouvait pas en être autrement. Peut-être que je me rendais pas compte, du haut du Nord-Pas-de-Calais. Je te voyais poster des tweets plus ou moins encourageants, sur ta manière de te battre, avec un humour déconcertant. Ce qui a empêché tout le monde de dramatiser. En tout cas, ça a été mon cas.

Tu as souffert sans jamais te plaindre, sans jamais larmoyer. Ce n’était pas ton genre. Tu as toujours su profiter de la vie. C’est une chose que l’on partageait. Sauf que je passe plus de temps à trouver les choses injustes, pas toujours normales.

C’est le cas ici. Ta disparition m’attriste et je trouve cela dégueulasse. Même si personne ne pourra rien y changer. Je sais que ça te déplairait mais c’est comme ça que je le ressens.

Je m’accroche à ma mémoire. Quand je suis arrivé sur Lille, je t’ai connu grâce à DJ Wars. Je zonais pas mal dans le milieu Hip-Hop, notre rencontre était presque inévitable. Nous avons partagé plein de moments forts. C’était une époque où j’avais besoin de voir d’autres choses, je pensais que le rap (US ou FR) tournait en rond, se mordait la queue. Tu as réussi à me faire découvrir pas mal d’artistes frais. Un vrai souffle neuf dans ma gueule.

Nous faisions des soirées chez toi, ou chez moi, ou ailleurs. Dans ma garçonnière, il y avait les Bustapéro, qu’on organisait via Twitter. Nous les avions finalement rebaptisé “BustaCarnage”. Parce que c’était toujours un gros bordel niveau teuf.

Nous squattions les concerts ou participions aux contests iPod Battle à l’Artéfact. Tu avais suggéré le nom de “Busta Burger” pour mon burger signature. Des soirées à parler des derniers sons, des clips à la mode et des rappeurs flingués que tu pouvais trouver sur Internet.

C’est vrai que l’on partageait pas mal de choses : les burgers, la culture Hip-hop, la puissance de Twitter, le fun sans prise de tête. La simplicité.

Tu faisais partie des rares personnes avec qui il était impossible de s’embrouiller. Ce qui est une qualité rare. La vie a fait évoluer nos routes. Pour le travail, tu es parti sur Paris. Puis, je bougeais rarement sur Paname, j’étais comme ancré à Lille. Tu avais ton cercle, c’est vrai, je le vois encore magnifique. Nous nous captions moins mais le lien était toujours là, notamment sur Twitter. Tu apportais énormément en terme de culture cinématographique. Et niveau rap, à nouveau, j’ai découvert d’autres horizons, grâce à toi. Respect.

Tu vas me manquer, mec. Je garde en moi le sourire que tu arborais, face à tout, face à la vie.

About the Author

Busta Ja
Busta Ja
J'aime beaucoup l'absurde, les chips, le rap et les cloportes. Je suis titulaire d'un doctorat en bière. Areligieux, je milite pour la liberté de parole et la recrudescence du trash. J'observe le monde du haut de rien du tout. Memento Mori.