La Révolution Française – partie 2/4

                       ” Adieu, veau, vache, cochon, couvée…”

Le 10 octobre, les députés de l’Assemblée nationale décrètent que Louis XVI n’est plus roi de France mais des Français. ​​ Depuis l’abolition des privilèges, l’Église s’est vue retirer ses revenus : la dîme est supprimée et les biens du clergé sont confisqués afin de servir de moyen de paiement pour l’État.

Petit secret : Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau est élu député du tiers-état en avril 1789. Il devient l’image de la nation qui se heurte à la monarchie d’Ancien Régime. Étant l’un des hommes les mieux préparés aux événements révolutionnaires, il a pour rôle d’envoyer les comptes-rendus des séances de l’Assemblée à ses électeurs afin de permettre à la France de suivre ce qui se passe à Versailles. C’est en toute discrétion qu’il devient le conseiller du roi en l’échange de l’effacement de ses dettes et d’une pension de 6000 livres mensuelles. Mirabeau est alors le protecteur de la monarchie contre les excès de l’Assemblée. Il meurt le 2 avril 1791, usé par sa vie de débauché.

1790 :

Votée par l’Assemblée nationale le 12 juillet, la Constitution civile du clergé réorganise l’Église catholique en France. Le clergé régulier (les moines et les nonnes) est supprimé. Le nombre d’évêques et de curés est réduit et ils sont maintenant élus par les citoyens du district ou du département. Les évêques ne reçoivent plus leurs pouvoirs religieux du pape mais de l’archevêque dont ils relèvent.

Définition de Constitution civile du clergé : elle a pour objectif de restructurer l’Église de France. Elle est élaborée par les députés.

Le 14 juillet : Fête de la fédération ; pour célébrer le premier anniversaire de la prise de la Bastille, sur le champ de Mars, le roi des Français, entouré par une foule heureuse qui agite des cocardes tricolores, prête serment et jure fidélité à la nation. La foule l’acclame.

 

1791 :

Le 21 juin, la famille royale s’enfuit et est retrouvée à Varennes le lendemain. Le roi est reconnu d’après une pièce de monnaie. La famille est ramenée aux Tuileries le 25 juin. Cette tentative de fuite est perçue comme une trahison ; le monarque a quitté le cœur de ses sujets. Les cordeliers (société politique fondée le 27 avril 1790 et sise dans l’ancien réfectoire du couvent des Cordeliers de Paris) ​exigent la fin de la monarchie et réclament que la France soit une République. Une pétition, exigeant la déchéance du roi est donc déposée au champ de Mars pour que le peuple de Paris puisse la signer. Mais que faire du roi ?

Le 17 juillet : fusillade du Champ de Mars. La Fayette, accompagné de la garde nationale, exige aux pétitionnaires de se disperser pour interdire tout rassemblement, mais devant leur refus, il fait ouvrir le feu. Des dizaines de morts.

 

Le 1er octobre : sur une idée de Robespierre, les députés de la Constituante votent leur non-réeligibilité. La nouvelle Constituante qui se réunit ce premier octobre est donc composée de nouveaux députés et parmi eux, quatre cents avocats.

La situation du pays est catastrophique. La valeur des assignats (monnaie-papier mise en place durant le Révolution) est en chute libre, les prix grimpent chaque jour, des spéculateurs stockent des farines, provoquant des émeutes, les boulangeries sont prises d’assaut. A Saint-Domingue, les esclaves se sont soulevés. L’empereur d’Autriche et le roi de Prusse ont fait alliance pour anéantir la Révolution en France à l’aide des nobles qui ont émigré.

1792 :

Le 20 avril, la France, et non le roi, déclare la guerre à l’Autriche dont le nouvel empereur est François II, neveu de Marie-Antoinette, son frère étant mort un mois plus tôt. Seul Robespierre s’y oppose. Il sait que les troupes révolutionnaires sont faibles en nombre et mal entraînées.

Retour en arrière : Au mois de mai 1791, l’empereur Léopold II, roi de Bohême et de Hongrie, est averti par sa sœur Marie-Antoinette que cette dernière prépare une fuite de la famille royale de France. Cette situation oblige Léopold II à intervenir dans les affaires de la France.

Louis XVI pousse à la guerre en espérant que la victoire des souverains restaurera son pouvoir absolu. Après sa tentative de fuite, le roi est suspendu de ses droits au grand scandale de toute l’Europe monarchique et cet épisode précipite la guerre déclarée au roi de Bohême et de Hongrie.

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​​ Léopold II​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ ​​

Petit secret : Dans la nuit du 25 au 26 avril, l’hymne national est né. La Marseillaise. Elle a été écrite suite à cette déclaration de guerre; ce chant de guerre révolutionnaire est un hymne à la liberté et un appel patriotique afin de combattre la tyrannie de l’invasion étrangère. Il est écrit par le capitaine Claude Joseph Rouget de l’Isle.

 

 

Louis XVI dispose du droit de véto, lui permettant de bloquer toute décision de l’Assemblée, qu’il utilise dès qu’il sent son pouvoir personnel menacé. Ce qui contribue à semer le doute dans l’esprit des révolutionnaires. Le roi renvoie ses ministres girondins. Quelques jours plus tard, le 2O juin, plus de 6 000 personnes armées se ruent à l’Assemblée. Sur des pancartes, on peut lire : ” A bas le véto”. Le château des Tuileries est envahi, le roi est entouré d’une foule menaçante. On lui fait coiffer le bonnet rouge, boire du vin à la bouteille, comme un vrai sans-culotte. Mais Louis maintient son véto contre plusieurs décrets, notamment celui du 8 juin, organisant la levée des 20.000 fédérés pour commémorer le 14 juillet 1789.

Coiffé du bonnet phrygien, le roi de France boit du vin à la santé de la nation. Symbole de la liberté et du civisme, il devient le symbole de la révolution française.

Début juillet, la Prusse entre en guerre, par solidarité avec l’Autriche, mais aussi parce que la France est une proie facile. Aussitôt, près de 20 000 volontaires sans-culotte s’enrôlent pour partir vers les frontières.

Le 3 août, les sections des sans-culottes demandent la déchéance de Louis XVI après la rumeur d’un complot aristocratique dont le roi serait complice de tous ces ennemis massés aux frontières et voulant envahir la France pour le rétablir sur le trône. L’Assemblée les ignore jusqu’au 9 août. Et dans la soirée, toutes les cloches de la capitale se mettent à sonner !

Le 10 août, c’est la chute de la monarchie par la prise des Tuileries qui est le siège du pouvoir exécutif, par les Parisiens et les provinciaux appartenant à l’aile la plus radicale du mouvement révolutionnaire. La garde nationale rejoint le peuple. Robespierre, Marat, Danton demandent que le roi soit définitivement suspendu de ses fonctions. C’est chose faite. La famille royale se réfugie à l’Assemblée nationale mais elle est transférée à ​​ la prison du Temple sur ordre de la commune de Paris.

Pour La Fayette, c’est une une atteinte inacceptable à la dignité de la monarchie. Esprit des idéaux de la démocratie profondément respectueux de la couronne, il crut pouvoir concilier monarchie et Révolution. Il décide de s’exiler après s’être déclaré “traître à la nation”. Il est arrêté par les ennemis et emprisonné pendant cinq ans.

Famille royale à la prison du Temple

Général ​​ La Fayette

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