[PSG – Barcelone] Le syndrome du « On se voit déjà gagner »

Paris Saint-Germain's Argentinian forward Angel Di Maria celebrates after scoring a goal during the UEFA Champions League round of 16 first leg football match between Paris Saint-Germain and FC Barcelona on February 14, 2017 at the Parc des Princes stadium in Paris. / AFP PHOTO / CHRISTOPHE SIMON

Le PSG vient de battre Barcelone 4-0 au Parc des Princes en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Je regarde la date de la finale de la ligue des champions (le 3 juin 2017), et constate que le syndrome du « On se voit déjà gagner » est de retour.

Face à la prestation éblouissante du Paris Saint-Germain, on a des raisons de penser que cette année est peut-être la bonne pour le PSG dans cette compétition.

Est-ce que je suis trop confiant ? Peut-être ! Objectif ? Sûrement pas ! Difficile d’être objectif quand on supporte une équipe. Autant la Ligue 1 n’a aucun intérêt à mes yeux, mais la Ligue des  champions, c’est autre chose. J’aimerais tellement voir cette équipe triompher sur la scène européenne, alors oui, je me mets à rêver.

Pourquoi j’aimerais autant voir le PSG gagner ? D’abord, parce que c’est une équipe française, et vu que je suis chauvin, cela a son importance. Ensuite, parce que c’est cette équipe qui m’a fait vibrer pour la première fois.

Je me rappelle, c’était le 27/08/1997, le PSG avait perdu 3-0 sur tapis vert contre le Steaua Bucarest au match aller du tour préliminaire de la Ligue des champions, et ils les avaient battu 5-0 au match retour, un match extraordinaire, une ambiance incroyable. Cela m’avait marqué à l’époque et reste mon premier grand souvenir de foot.

L’équipe de France

Je suis de la génération qui a eu la chance de voir son premier Mondial en 1998. Quand on est jeune, et qu’on voit la France sacrée championne du monde puis d’Europe, on pense que gagner est une évidence, on est confiant.

Je n’ai pas subi le traumatisme de la défaite face à l’Allemagne en 1982, ni la non qualification pour la coupe du monde en 1994 après ce fameux match face à la Bulgarie.

Revenons à ce syndrome, qui nous empêche parfois, voire souvent, d’être objectif.

Nous sommes en 2002, on se voit déjà champion du monde. Je n’avais pas pu voir la défaite face au Sénégal, et je n’ai pas beaucoup de souvenir du nul face à l’Uruguay. Troisième match, face au  Danemark, il faut gagner, j’y crois, je suis confiant. Je suis avec mon sac à dos devant le match, je regarde les premières minutes, je dois partir à l’école, j’attends la dernière minute. Je ne verrais pas ce match, lorsque je pars, le score est toujours de 0-0, tout est possible.

Je suis encore à l’école quand j’apprends qu’on est éliminé, je ne comprends pas. Comment ça ? On peut perdre ? Non ! Pas nous ! Pas l’équipe de France ! On a les 3 meilleurs buteurs du championnat de France, d’Italie et d’Angleterre et on ne marque pas un but. C’est un cauchemar ? Ce n’est pas possible, je vais me réveiller.

Je ne pensais pas que la France pouvait perdre, mais hélas, c’était le cas.

Un espoir à chaque fois

Malgré cette désillusion, à chaque compétition internationale, je crois en la victoire. Quand on supporte une équipe, ce n’est pas pour la voir aller en demi-finale ou en finale, mais pour la voir soulever le trophée.

Même en 2010, lors du troisième match face à l’Afrique du Sud, malgré le contexte et les doutes sur les capacités de Raymond Domenech, je croyais encore qu’on puisse gagner (Il faut le faire par 2 buts d’écart, si je me souviens bien) pour accéder aux huitièmes de finale de la coupe du monde.

A l’Euro 2016, j’y croyais dès le début, comme toujours. En plus, on était chez nous, avec Deschamps aux commandes, et le bon parcours à la coupe du monde 2014, tous les ingrédients étaient réunis.

10 juillet 2016, on est arrivé jusqu’en finale, on a battu l’Allemagne. Cristiano Ronaldo se blesse, dans ma tête, c’est gagné. Comment pourrait-on perdre ? On est plus fort, et leur meilleur joueur est sorti. Les minutes défilent, le stress augmente, 0-0, prolongation puis c’est le drame, le Portugal marque… On l’a perdu, cette finale, c’est dur à accepter, je l’ai encore en travers de la gorge.

Ce syndrome nous rends la victoire encore plus amère, on était trop confiant, on se voyait trop beau…

Et le PSG alors ?

Le PSG a un match retour à jouer au Camp Nou. On a un pied en quart de finale mais il faut rester vigilant.

Si on passe l’obstacle de Barcelone, on peut se mettre à rêver. Le PSG du 14 février 2017 peut battre n’importe quelle équipe et peut aller au bout.

Alors oui j’y crois, et tant qu’ils seront qualifiés dans cette compétition, je penserais qu’elle pourra la gagner.

Allez Paris !